lundi 20 septembre 2010

The Social Network

Depuis l'album Ghosts I-IV de Nine Inch Nails, Trent Reznor distribue ses projets musicaux selon le même modèle économique : plusieurs titres disponibles en téléchargement gratuit pour les curieux ou les indécis, l'album complet commandable sur divers supports physiques pour les fans, dans des versions allant de la plus abordable à la plus luxueuse selon les envies et moyens des acheteurs potentiels. Cette fois c'est pour la bande originale de The Social Network composée avec Atticus Ross (lui même auteur du remarquable score de The book of Eli il y a quelques mois) que Reznor réitère l'expérience.
The Social Network, dans le cas bien improbable ou vous n'en auriez pas déjà entendu parler, est le nouveau film de David Fincher (qui utilisait déjà la musique de Nine Inch Nails dans le générique de Seven), et devrait être l'un des évènements cinématographiques de l'automne. Les 5 titres de la BO proposés en téléchargement ne créent pas vraiment la surprise et sont dans la lignée des instrumentaux ambient figurant fréquemment sur les albums de NiN. Il faudra attendre octobre pour voir si Fincher a fait le bon choix pour accompagner les images de son film (même si on a déjà une petite idée sur la question...).
En attendant, à l'heure ou certains pontes de l'industrie du disque se demandent encore comment ils vont pouvoir continuer à grapiller de l'argent dans un secteur agonisant, on ne peut que se réjouir de voir certains musiciens comme Trent Reznor réussir à mener leur carrière de façon indépendante et réaliste en laissant à leur public un réel choix dans la façon de "consommer" leur musique. Un exemple dont les majors auraient dû s'inspirer depuis longtemps mais cela restera, hélas, un vœu pieux.

vendredi 10 septembre 2010

Fever Ray, L'Olympia, 9 Septembre 2010


Si l’album solo de la chanteuse de The Knife a fait l’unanimité, sa prestation à l’Olympia serait en revanche plutôt du genre à diviser. Selon votre réceptivité ou humeur du moment, il est possible d’en ressortir fasciné, ou au contraire d’avoir eu l’impression d’écouter l’album dans sa chambre avec le son à fond, les fenêtres fermées et un paquet complet d’encens en train se calciner depuis des heures.
C’est en effet derrière un épais rideau de fumée que Fever Ray fait son apparition sur scène, avançant masquée tout comme ses musiciens au look mi-Fantomas, mi-figurants dans un clip de DJ Bobo. Entre deux lasers on distingue vaguement tout ce petit monde qui s’agite sans au final être sûr d’assister à un réel concert ou une simple pantomime.

L’album live de The Knife s’intitulait An audiovisual experience, Fever Ray tente plutôt d’embarquer son public dans une expérience sensorielle, un peu frustrante il faut bien l’admettre, même si elle a le mérite de se distinguer du tout-venant. Mais son univers se révèle difficile à transposer sur scène ; les sublimes clips de If I had a heart ou When I grow up avaient placé il est vrai la barre très haut et demeurent pour l’instant les meilleures illustrations possibles de sa musique.
Photos (enfumées) (C) GH

mercredi 8 septembre 2010

Skunk Anansie, Le Nouveau Casino, 8 Septembre 2010


Certaines personnes se découvrent dès l'enfance une vocation d'astronaute, de vétérinaire ou de pilote de formule 1. D'autres, assez rares à vrai dire, sont prédestinées à monter sur scène et incendier les planches de leur charisme ravageur. On ne saura jamais quelles fées se sont penchées sur le berceau de la petite Deborah Dyer mais celle-ci, plus connue sous le pseudonyme de Skin, aurait pu difficilement exercer un autre métier que celui de rockstar à plein temps.
Look marquant, voix superbe, présence scénique impressionnante, la belle Skin était la chanteuse rêvée pour une formation telle que Skunk Anansie, et le quatuor anglais connut un succès fulgurant au milieu des années 90 avant de splitter à la fin de la même décennie. Suivirent deux albums solo de Skin sortis dans un relatif anonymat.


C'est donc sans surprise que l'on assistât l'an dernier à une reformation de Skunk Anansie, comme d'autres formations surfant sur un début de revival nineties (Alice in Chains, Soundgarden, Pavement...). Le groupe sort ses jours-ci un nouvel album, Wonderlustre, qui ne convaincra pas les habituels réfractaires à leur son : la formule n'a pas changé d'un iota, mélange de ballades mélancoliques et de guitares furieuses. Il faut bien admettre que les nouveaux titres ne sont pas réellement excitants, mais s'il est un domaine où Skunk Anansie demeure intouchable, c'est bien celui du live.

Qu'il joue devant 30000 personnes à Rock en Seine ou 300 au Nouveau Casino deux semaines plus tard, le combo fait preuve de la même détermination à en mettre plein la vue au public présent. Une générosité qui fait plaisir à voir et rend par comparaison bien pâles les concerts de la concurrence. Il n'y a pas de secret, on nait rockstar ou on ne l'est pas !

Photos (C) GH