
Alain Gaschet, qui commercialisa des bootlegs pendant des années dans l'illégalité la plus totale avant d'être rattrapé par la justice, lève un pan du voile sur cet univers mystérieux dans un livre (1) et répond à des questions que se sont posés bien des collectionneurs : d'où proviennent ces enregistrements, parfois supérieurs à ceux proposés par les maisons de disques ayant pignon sur rue ? Comment sont fabriqués ces disques ? Par quel tour de passe passe se sont-ils retrouvés en tête de gondole de certaines grandes chaines de magasins au milieu des années 90, avant que ne s'abattent les poursuites juridiques ? Bref, comme le dirait la voix off mélodramatique d'une émission de reportages sur M6 : à qui profite le business des bootlegs ?
Un business aujourd'hui moribond, en partie à cause de la répression orchestrée par les majors lassées de voir des petits malins se faire de l'argent sur leur dos, mais aussi et surtout à cause d'internet : les fans s'échangent aujourd'hui leurs rares et précieux enregistrements sur des sites spécialisés, toujours dans l'illégalité, mais gratuitement et sans engraisser des bootlegers généralement plus attirés par l'appât du gain que par l'amour de la musique.
Une lecture qui intéressera sans doute de nombreux mélomanes nostalgiques du petit parfum d'interdit qui accompagnait la traque parfois épique de tel ou tel bootleg tant convoité.
(1) "Bootleg, les flibustiers du disque" Alain Gaschet, éditions Florent Massot