samedi 30 avril 2011

Tindersticks, Eglise Saint Eustache, 28 avril 2011

Depuis leur première collaboration sur Nénette et Boni en 1996, il est difficile d'imaginer un film de Claire Denis qui ne soit pas bercé par la musique des Tindersticks, tant le groupe anglais semblait fait pour accompagner les images de la cinéaste, en une symbiose parfaite dont doivent rêver beaucoup de metteurs en scène ayant à l'esprit les mythiques associations Hitchcock/Herrmann, Fellini/Rota, Leone/Morricone... Les Tindersticks reviennent aujourd'hui sur cette facette de leur carrière avec la publication d'un coffret regroupant leurs bandes originales, et une série de concerts majoritairement instrumentaux. L'endroit choisi pour le concert parisien est atypique, et on est saisi en entrant d'entendre Heroin du Velvet Underground résonner dans l'enceinte de l'église Saint Eustache. Puis les lumières s'éteignent et le groupe commence à jouer pendant que défilent derrière lui les images poétiques, sensuelles, parfois dérangeantes, des films de Claire Denis. Bientôt on est happé, fasciné par le côté irréel de l'expérience; sommes-nous au cinéma, au concert, ou en train d'assister à quelque étrange cérémonie, entre sacré et profane ?
La voix grave de Stuart Staples, particulièrement mise en valeur par l'acoustique du lieu, vient nous extirper d'une douce torpeur pour des versions de Tiny tears et Trouble everyday qui collent la chair de poule.
Après 90 minutes passées comme le temps d'un rêve, on ressort de Saint Eustache un peu hébété, seulement habité par la certitude d'avoir assisté à un spectacle hors norme.

mercredi 20 avril 2011

Raphael Saadiq, Le Trianon, 20 Avril 2011

L'idylle entre Raphael Saadiq et le public parisien continue : après avoir écumé la moitié des salles de la capitale pour la sortie de The way I see it en 2008, le voilà qui revient pour deux dates dans un Trianon plein à craquer afin de promouvoir son petit dernier Stone Rollin'. Un album creusant le même sillon soul à l'ancienne mais doté également de titres plus incisifs teintés de rock et de blues, qui se révèlent assez jouissifs en live. Même s'il avance en terrain conquis l'homme que l'on surnomme Ray Ray ne se repose pas sur ses lauriers et mouille le maillot, aidé par un groupe de musiciens pas franchement manchots et des choristes aussi impressionnants vocalement que leur patron.
Avant de quitter la scène Raphael Saadiq s'empare d'un marqueur et passe de longues minutes à signer les albums et places de concerts que lui tendent les premiers rangs ; la classe américaine pour un garçon talentueux qui n'a clairement pas volé son succès.


Photos (C) GH

mercredi 6 avril 2011

The Kills, Le Bataclan, 6 avril 2011

Des adjectifs tels que "moite" et "torride" reviennent souvent pour qualifier la musique de The Kills, mais ils s'appliquent particulièrement bien à cette date dans l'une des salles les moins bien ventilées de la capitale. Ajoutez à cela une foule compacte et chauffée à blanc, une longue attente à peine distraite par une première partie laborieuse, et vous comprendrez pourquoi l'endroit devient une véritable étuve dès le teigneux "No wow" joué en introduction d'un set hélas trop court.
Allison Mosshart va fréquemment se coller la tête près d'un ventilo histoire de se rafraichir les idées pendant que Jamie Hince dégouline de sueur mais reste stoïque et concentré dans son costard noir. Les nouveaux titres confirment tout leur potentiel en live, en particulier "Future starts slow" et son riff de guitare tellement évident que l'on se demande pourquoi personne n'y avait pensé avant. De la classe et de l'efficacité malgré une formule musicale potentiellement limitée, voilà comment on pourrait résumer un duo toujours droit dans ses bottes malgré la hype, les journeaux people et autres pubs branchouilles.

Photos (C) GH

Get well soon Mister Ferry !