vendredi 25 mars 2011

The Boxer Rebellion, Le Nouveau Casino, 25 mars 2011

Voici un groupe qui à lui seul illustre bien la situation de l'industrie musicale en 2011. Avec ses chansons en formes d'hymnes taillés pour les stades, The Boxer Rebellion aurait pu acquérir rapidement une forte popularité avec le soutien d'une major, à l'époque où celles-ci n'étaient pas encore moribondes. Au lieu de ça, leur premier album sort en 2005 dans l'indifférence générale au moment où leur maison de disques met la clé sous la porte et c'est depuis en totale indépendance que cette formation américano-australo-anglaise tente de capter l'attention du public, bénéficiant dans un premier temps d'un énorme coup de pouce d'Itunes mettant en avant leur deuxième opus Union - une attention dont ne peuvent pas vraiment se targuer la plupart des artistes goutant les joies de l'autoproduction. Pas assez hype pour les branchés de la blogosphère, ils ont patiemment réussi à se constituer une fanbase conséquente dans les pays anglo-saxons, mais on est encore loin du conte de fée 2.0, et leur premier concert parisien il y a deux ans se tenait dans un Point Éphémère clairsemé. Aujourd'hui on les retrouve en tête d'affiche dans un Nouveau Casino sold-out, le public français semblant enfin accrocher à leur musique même si avant de les voir remplir Bercy il faudra sans doute attendre encore un peu....
L'occasion en tout cas de constater qu'en l'espace de deux ans ces messieurs ont gagné en aisance scénique. Le dernier album en date, The Cold Still, fait (un peu trop) la part belle aux ballades atmosphériques, mais sur scène le dosage entre titres lents et rock nerveux se montre parfait. A vrai dire ce concert plus que convaincant conforte dans l'idée que The Boxer Rebellion a réellement l'étoffe d'un grand groupe, capable de ratisser large, des amateurs de rock indé au grand public fan de Muse ou Coldplay (désolé pour les gros mots...). Déjà dotés d'un répertoire en or massif, il ne leur manque peut être qu'un peu d'attention des médias pour décoller pour de bon.

Photos (C) GH

dimanche 20 mars 2011

Cake, La Cigale, 19 mars 2011

Depuis un an ou deux tous les groupes ayant connu leur heure de gloire durant les années 90 semblent s'être donné le mot pour effectuer leur comeback; on ne s'étonnera donc pas qu'après une longue période en stand-by Cake fasse un détour par Paris pour promouvoir un nouvel album assez moyen. La fidélité de leur public semble intacte en tout cas, les places s'étant vendues comme des petits pains des mois avant la date fatidique, et c'est face à un auditoire enthousiaste que les américains font leur entrée sur scène après une interminable intro au synthé cheap façon générique de série télé eighties, rappelant s'il en était besoin que leur sens de l'humour tordu à beaucoup fait pour leur popularité. En live en tout cas les Cake ne sont pas là que pour amuser la galerie et interprètent classiques et nouveaux titres avec une efficacité imparable même si tout cela manque au final un peu de spontanéité; ce sont donc les tirades ironiques et parfois un brin longuettes de leur chanteur qui se chargent d'ajouter une touche de délire dans un set un peu court auquel on reprochera l'absence de certains titres emblématiques, même s'il est toujours jouissif de les entendre bousculer les genres musicaux et passer en quelques instants d'une reprise de Gloria Gaynor à celle du War Pigs de Black Sabbath.


Photos (C) GH

vendredi 11 mars 2011

Peter Hook, Le Trabendo, 10 mars 2011

Le genre de concert auquel on se rend avec autant de curiosité que d'appréhension. Curiosité de voir sur scène une légende de la musique populaire britannique (je ne vous ferai pas l'affront de rappeler les noms des deux groupes dont il fut l'éminent bassiste). Appréhension au vu du programme annonçant que Hooky et son groupe allaient interpréter l'intégralité d'Unknown pleasures, laissant craindre un spectacle un peu pathétique façon tribute band pour corbeaux toujours inconsolables du décès de Ian C. Pendant qu'une foule de nostalgiques se presse dans un Trabendo sold out, les français de Frustration assurent une première partie tranchante comme une lame de rasoir. L'interlude qui suit est meublé de vieux hymnes punks diffusés sur la sono, accentuant le côté machine à remonter le temps de la soirée.
Le célèbre Mancunien fait enfin son entrée sur scène accompagné de jeunes musiciens qui pourraient être ses fils (et d'ailleurs c'est le cas pour l'un d'entre eux). Bonne surprise en l'entendant endosser ce soir le rôle de chanteur, Peter Hook est convaincant vocalement et arrive parfois même à transmettre un réelle émotion en se réappropriant ces chansons (les paroles d'Insight prennent une résonance étrange : "but I remember when we were young..."). Certes le groupe manque parfois de subtilité, et au final ce sont peut être les titres nerveux tirés de An Ideal for living qui se montrent les plus convaincants.
L'inévitable Love will tear us apart clôt un concert qui aura visiblement divisé le public, entre pogoteurs enthousiastes et spectateurs impassibles. L'auteur de ces lignes sort de la salle soulagé après une prestation globalement réussie qui n'aura entaché ni la réputation ni le capital sympathie dont bénéficie ce musicien attachant au parcours résolument hors norme.


Photos (C) GH