jeudi 26 avril 2012

Charles Bradley & his Extraordinaires, La Cigale, 26 avril 2012

Par ces temps de cynisme ambiant qu'il est bon de se replonger dans la soul touchante et sans fioritures du grand Charles. Il y a encore un an le sexagenaire venait défendre son premier album (!) en ouverture du concert de Lee Fields à la Maroquinerie; c'est aujourd'hui en tête d'affiche que le screaming eagle of soul remplit la Cigale, un succès totalement mérité pour celui dont la vie difficile fera prochainement l'objet d'un documentaire qui devrait lui permettre de toucher une audience encore plus large.


Les tournées incessantes ont visiblement libéré le potentiel de Charles Bradley, jadis un peu hésitant sur scène malgré sa voix exceptionnelle. C'est maintenant  un showman accompli marchant sur les pas de James Brown, son modèle avoué dont il reprend quelques gimmicks scéniques. Pour le reste le show carbure toujours à l'émotion brute, ravissant un public que le chanteur vient longuement saluer en descendant de scène à la fin de sa prestation. Charles Bradley, un grand artiste, et un mec bien.


Photos / vidéos (C) GH

dimanche 22 avril 2012

Jack White, La Cigale, 22 avril 2012


Jack White est un homme de détails. Dress code de ses musiciens et roadies, instruments customisés, pressages vinyls originaux, on en passe et des meilleurs... Pour la tournée accompagnant la sortie de son (brillant) premier album solo, il a choisi d'alterner deux formations différentes selon les concerts, l'une exclusivement masculine, l'autre féminine. Il ne s'agit pas seulement d'un gimmick mais aussi d'une façon de varier les plaisirs musicaux et d'explorer la diversité d'un répertoire qui s'est depuis longtemps affranchi de la simple formule guitare/batterie des débuts.

Après l'agréable première partie assurée par les Smoke Fairies, le public découvre donc que Jack White a retenu l'option testostérone pour cette date parisienne annoncée quelques jours auparavant, et les six musiciens présents s'attaquent d'emblée au répertoire des White Stripes avec Dead leaves and the dirty ground, la première mais pas la dernière pépite du duo rouge et blanc interprétée ce soir. La setlist fait également un crochet par la période Dead Weather (Cut like a buffalo) et plus surprenant, par le projet "Rome" de Danger Mouse (Two against one).

Mais c'est bien évidemment le petit dernier, Blunderbuss qui se taille la part du lion et l'on ne s'en plaindra pas vu l'excellence de la majorité des compos. L'énorme section rythmique accentue le côté Led Zeppelinien de l'affaire et White joue plus que jamais son rôle de guitar hero possédé, accumulant les soli dérangés comme si sa vie en dépendait. Une prestation courte mais intense qui se clôt par une petite friandise nommée Seven Nation Army , pour le plus grand plaisir d'une audience conquise. Rendez-vous est pris début juillet à l'Olympia pour la suite des aventures électriques du sieur White.