mardi 8 février 2011

Anna Calvi, Le Nouveau Casino, 8 février 2011

La Boule Noire en novembre, le Nouveau Casino en Février, le Trianon en avril : Anna Calvi captive un public de plus en plus nombreux, appuyée par un déploiement marketing conséquent, complaisamment relayé par une presse musicale qui s'est ruée sur le premier album de l'anglaise comme une bande de morts de faim sur l'ultime jambon-beurre dans la vitrine de la boulangerie. A croire qu'il n'y a pas eu d'autre disque potable dans les bacs en ce début d'année (vérification... ah hé bien oui c'est un peu le cas, tout s'explique).

Le risque c'est bien entendu de voir Anna Calvi rattrapée par le tristement célèbre syndrome MGMT (précédemment connu sous le nom de complexe du Klaxon), à savoir un emballement généralisé fabriqué de toutes pièces autour d'un album que tout le monde aura oublié six mois plus tard. Heureusement sur scène Anna Calvi remet les pendules à l'heure et fait oublier les ridicules comparaisons avec des artistes mythiques dont on l'affuble à l'insu de son plein gré. Nous avons bien affaire à une musicienne douée développant un univers et un son très personnels, au répertoire évidemment encore limité - d'où un concert court, un peu frustrant, mais regorgeant de passages impressionnants, inspirés.
Anna Calvi aura-t-elle seulement le temps de véritablement construire une œuvre plus conséquente, dont on pourra juger l'apport plus sereinement dans quelques années, enfin débarrassé de toute hype colorant en bien ou en mal l'écoute de sa musique ? En ces temps où l'industrie du disque semble plus que jamais viser le jetable et la rentabilité immédiate, rien n'est moins sûr. Croisons les doigts, allumons un cierge, appuyons de nouveau sur la touche play du lecteur... hey mais dites donc, c'est vrai qu'il est pas mal, cet album, en fait...

Photos (C) GH

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