mercredi 20 juillet 2011

The Strokes, Le Zénith, 20 juillet 2011


L'accueil globalement mitigé réservé à Angles n'a pas refroidi l'ardeur du public des Strokes, loin de là. Mieux, leur audience semble avoir encore rajeuni, au vu des premiers rangs en partie garnis de kids qui devaient être occupés à regarder les aventures de Dora l'exploratrice l'année de la sortie de Is this it. En première partie les Cribs délivrent un rock bas du plafond joué de façon trop brouillonne. L'inverse en somme du professionnalisme à l'américaine des Strokes, appuyés il est vrai par un son monstrueux et un lightshow conséquent.


Pour apprécier pleinement ce genre de concert il convient de laisser à l'entrée toute envie de spontanéité, d'improvisation ou de délire scénique. Formaté jusque dans les interventions parlées de Casablancas (Paris je vous aime, vous êtes les meilleurs, bla bla bla...) le show n'a pour autre but que d'enchainer tube sur tube sans aucun temps mort avec une efficacité maximale. La setlist piochant dans les quatre albums du groupe démontre par ailleurs que la discographie post-Is this it du groupe vaut bien mieux que ce qu'en disent les mauvaises langues : les Strokes ont un sacré paquet d'excellents titres en réserve et sont capables de les restituer en live de façon totalement convaincante. Certains chipoteront en sortant sur la courte durée de la prestation des New-yorkais, mais la brièveté faisant partie intégrante de leur esthétique sonore (chansons de 3 minutes, albums de 30) cela est au fond parfaitement logique, et souhaitable : c'était un concert en forme d'uppercut, guère subtil mais imparable.


Photos (C) GH

jeudi 7 juillet 2011

The Velvet Underground revisited, Cité de la Musique, 7 juillet 2011

Quand l'excellent festival Days Off demande à Nigel Godrich, producteur le plus influent du rock indé depuis le milieu des années 90, d'organiser un concert exceptionnel en hommage au Velvet Underground, il décroche tout bêtement son téléphone et demande à quelques potes de rappliquer, des types officiant dans d'obscures formations dont vous avez peut être vaguement entendu parler : Air, Radiohead, Supergrass...

Tout ce petit monde à l'air ravi d'être là et d'interpréter l'intégralité du fameux album à la banane avec en invitées pour les titres chantés à l'origine par Nico, Feist sur un titre, et Anja alias Soap & Skin (qui assurait également la glaciale première partie), sur deux autres. La ressemblance vocale entre Anja et Nico est d'ailleurs frappante et arrache quelques frissons sur I'll be your mirror, l'un des temps forts de la soirée avec un sublime Heroin magistralement interprété par un Gaz Coombes n'essayant aucunement de singer Lou Reed mais insufflant sa fougue et personnalité aux morceaux tout en leur restant très fidèle dans l’exécution. C'est d'ailleurs ce que l'on retiendra de ce supergroupe d'un soir, un enthousiasme réel de se mettre au service du répertoire de l'une des formations les plus importantes de l'histoire du rock.

Photos (C) GH

vendredi 1 juillet 2011

Prince, Stade de France, 30 juin 2011

Voilà, il l'a fait. Alors que certains médias se gaussaient de la "folie des grandeurs" de Prince, que Libé annonçait le matin même un Stade de France "à moitié vide", le plus gros artiste indépendant au monde aura en moins d'un mois, sans le soutien d'une major, sans énorme armada promotionnelle et sans single pourri produit par David Guetta sur les ondes, réussi à rameuter une foule considérable pour un concert certes pas sold out (peu de shows au SdF peuvent se targuer de l'être de toute façon) mais qui demeurera certainement mémorable pour tous ceux ayant fait le déplacement.
Après l'excellente première partie assurée par Sharon Jones and The Dap Kings, brièvement rejoints par Prince à la guitare, on assiste avec stupeur sur les écrans géants à un défilé improbable des clips du Minneapolis Sound des années 80 : The Time, Mazarati, André Cymone and co, tout un concentré de mauvais goût visuel eighties et de funk old school réjouissant pour les fans inconditionnels présents.
A 21 heures Prince et les NPG montent sur scène et attaquent fort avec un DMSR au son monumental. Prince dégaine vite son arme secrète : l'immense Maceo Parker dont les solos de sax seront l'un des bonheurs de la soirée. L'ensemble part dans une énorme jam funk dont l'un des moments forts sera un solo stupéfiant de Prince à la basse, reprenant notamment le riff d'America. Les hits pleuvent sur le stade comme les confettis mauves et or inondant les premiers rangs pendant une très belle version de Purple Rain. Derrière le sourire du patron on ressent malgré tout une certaine tension, peut être due à la pression et l'envie de donner la performance de sa carrière comme il l'annonçait façon méthode Coué sur le plateau de Canal Plus quelques jours avant. Au final ce ne sera pourtant pas le meilleur concert Princier à ce jour, car il manque sans doute un petit quelque chose au groupe l'accompagnant actuellement pour que l'ensemble décolle vraiment dans la stratosphère. Ne faisons pas trop la fine bouche quand même: 2 heures 45 en compagnie de l'un des meilleurs musiciens de la planète, ça ne peut décemment pas se refuser.