
L'accueil globalement mitigé réservé à Angles n'a pas refroidi l'ardeur du public des Strokes, loin de là. Mieux, leur audience semble avoir encore rajeuni, au vu des premiers rangs en partie garnis de kids qui devaient être occupés à regarder les aventures de Dora l'exploratrice l'année de la sortie de Is this it. En première partie les Cribs délivrent un rock bas du plafond joué de façon trop brouillonne. L'inverse en somme du professionnalisme à l'américaine des Strokes, appuyés il est vrai par un son monstrueux et un lightshow conséquent.
Pour apprécier pleinement ce genre de concert il convient de laisser à l'entrée toute envie de spontanéité, d'improvisation ou de délire scénique. Formaté jusque dans les interventions parlées de Casablancas (Paris je vous aime, vous êtes les meilleurs, bla bla bla...) le show n'a pour autre but que d'enchainer tube sur tube sans aucun temps mort avec une efficacité maximale. La setlist piochant dans les quatre albums du groupe démontre par ailleurs que la discographie post-Is this it du groupe vaut bien mieux que ce qu'en disent les mauvaises langues : les Strokes ont un sacré paquet d'excellents titres en réserve et sont capables de les restituer en live de façon totalement convaincante. Certains chipoteront en sortant sur la courte durée de la prestation des New-yorkais, mais la brièveté faisant partie intégrante de leur esthétique sonore (chansons de 3 minutes, albums de 30) cela est au fond parfaitement logique, et souhaitable : c'était un concert en forme d'uppercut, guère subtil mais imparable.


Photos (C) GH



Voilà, il l'a fait. Alors que certains médias se gaussaient de la "folie des grandeurs" de Prince, que Libé annonçait le matin même un Stade de France "à moitié vide", le plus gros artiste indépendant au monde aura en moins d'un mois, sans le soutien d'une major, sans énorme armada promotionnelle et sans single pourri produit par David Guetta sur les ondes, réussi à rameuter une foule considérable pour un concert certes pas sold out (peu de shows au SdF peuvent se targuer de l'être de toute façon) mais qui demeurera certainement mémorable pour tous ceux ayant fait le déplacement.
Après l'excellente première partie assurée par Sharon Jones and The Dap Kings, brièvement rejoints par Prince à la guitare, on assiste avec stupeur sur les écrans géants à un défilé improbable des clips du Minneapolis Sound des années 80 : The Time, Mazarati, André Cymone and co, tout un concentré de mauvais goût visuel eighties et de funk old school réjouissant pour les fans inconditionnels présents.