Pourtant c’est bien lui qui apparait sur scène, massif, souriant, guitare à la main, prêt à projeter la salle dans une transe funk. Il paraît vite évident que D’Angelo n’a pas choisi la voie du comeback facile et lucratif en caressant dans le sens du poil un public venu chercher sa dose de néo-soul. En douze ans d’absence discographique, D. a visiblement eu le temps d’aller fouiller du côté du rock, du Funkadelic des débuts. Le groupe part dans une longue jam qui fait grincer des dents certains spectateurs. Et il faut avouer que l'on se serait volontiers passé d’un interminable solo de synthés dont même un Vangelis aviné n’aurait pas voulu dans les années 80.
Alors que l’on croit l’ambiance définitivement plombée, revoici D., seul au piano, et la magie opère de nouveau, et l’on se souvient de ce qui nous a tant plu chez le bonhomme, talent monstrueux, voix et charisme intacts.
Les nouveaux titres dévoilés se révèlent d'excellente facture, en particulier « The Charade » sonnant quasiment comme un inédit d’ « Around the world in a day ». Le rappel déconcerte dans un premier temps avec une reprise inattendue de « Space oddity » de Bowie. A peine le temps de s'interroger sur les raisons de ce choix (D’Angelo se reconnaitrait-il dans le personnage du Major Tom, égaré volontaire voguant loin des contingences terrestres ?) que déboule «Brown sugar » dans une version totalement revisitée, en forme d’énorme clin d’œil au Minneapolis Sound des années 80. Final dantesque d’un concert parfois frustrant, fréquemment génial, laissant espérer un retour durable de cet artiste passionnant qui détonne plus que jamais dans le morne paysage musical actuel.
Photos & vidéos (C) GH
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