C'est l'histoire d'un jeune fan du Velvet Underground un peu borderline mentalement qui entretient une correspondance avec la légendaire Moe Tucker et la convainc de produire son premier album. L'objet est publié en 1997 dans l'indifférence générale et après quelques autres albums tout aussi confidentiels le dénommé Charles Douglas entame une carrière de romancier. 13 ans plus tard, The lives of Charles Douglas sort de l'oubli grâce à l'opiniâtreté du label Broken Horse Records et les amateurs de rock lo-fi découvrent avec stupéfaction ce qui a en tout point l'apparence d'un petit classique. Dès l'ébouriffant Summertime il est évident que l'on tient là quelque chose de spécial, Douglas faisant preuve d'un énorme talent de mélodiste derrière ses airs de slacker désabusé ayant trop écouté Lou Reed en ingérant des substances douteuses. Ce n'est ni le premier ni le dernier album déroulant ainsi des tranches de vie de loser fâché avec la société sur fond d'indie rock minimaliste, mais la sincérité qui s'en dégage va droit au cœur et son refus des modes en vigueur au moment de son enregistrement joue aujourd'hui en sa faveur, lui conférant un côté assez intemporel. Il y a parfois une justice en ce bas monde et s'il n'a pas trouvé sa place dans les bacs des disquaires à la fin des années 90 (quand ce genre de choses existaient encore), The lives of Charles Douglas devrait sans doute toucher un auditoire beaucoup plus large en 2010. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
http://www.brokenhorse.co.uk/
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