A 21 heures Incubus démarre son concert avec les pêchus Megalomaniac et Pardon me avant d’aborder les choses qui fâchent, à savoir les titres de leur dernier opus en date qui aura fait grincer les dents de nombreux fans de la première heure. Le combo américain a certes toujours flirté avec la pop la plus mainstream mais il est tout de même douloureux de les entendre se vautrer complaisamment dans la guimauve avec les affreux Promises, promises ou If not now, when ? Sans surprise, ce sont donc les titres plus anciens qui suscitent une forte réaction du public et permettent de retrouver à son meilleur niveau un groupe toujours très impressionnant techniquement. Il y aura au final suffisamment de classiques dans la setlist pour contenter tout le monde et permettre de passer l’éponge sur les quelques fautes de goût de la soirée.
jeudi 17 novembre 2011
Incubus, Le Zénith, 17 novembre 2011
Un Zénith en configuration réduite pour le retour d’Incubus à Paris après une longue absence. Le controversé nouvel album semble malheureusement avoir dissuadé une partie de leur public habituel de faire le déplacement. En première partie, Fin évolue dans un registre similaire aux têtes d’affiches, le charisme et les bonnes chansons en moins. Ces jeunes gens ont cependant la bonne idée de reprendre Suds and soda de dEUS, seul moment vaguement marquant de leur prestation.
Photos et vidéos (C) GH
mercredi 16 novembre 2011
Elbow, Le Bataclan, 15 novembre 2011
En 2009, Elbow venait promouvoir The seldom seen kid dans un Bataclan à moitié vide. Deux ans plus tard, il y a heureusement nettement plus de monde du côté du boulevard Voltaire pour cette nouvelle date parisienne, même si une bonne partie du public est toujours constituée de fans anglais ravis de voir leur groupe fétiche dans un endroit à dimension humaine, car Elbow bénéficie, rappelons-le, d'une énorme côte de popularité outre-manche.
Un succès qui s'explique sans mal par la qualité constante de leurs albums mais aussi par la chaleur humaine qui se dégage de leurs prestations scéniques, Guy Garvey aimant plaisanter avec les spectateurs et instaurer un climat détendu entre les morceaux. Ce qui n'empêche pas le groupe d'arracher des frissons sur le touchant Some riot ou sur un Neat little rows beaucoup plus puissant que sur disque. On pourra éventuellement reprocher à Elbow de s'être légèrement empâté avec l'âge, l'ajout de cordes arrondissant un peu trop les angles d'un son autrefois plus aventureux et abrasif. Leurs compositions demeurent imparables, majestueuses, et à l'instar des oiseaux dont il est question dans la chanson ouvrant leur dernier opus, Elbow plane, tout là-haut, bien au-dessus de la concurrence.
Photos et vidéos (C) GH
lundi 7 novembre 2011
Lana Del Rey, Le Nouveau Casino, 7 novembre 2011
Setlist : Without you / Born to die / Blue jeans / Radio / Million dollar man / Video games / You can be the boss / Off to the races
En fait de concert, cette première prestation parisienne de celle qui met internet en émoi depuis cet été tenait davantage du showcase gentillet : 30 petites minutes devant un public en partie constitué d'invités du métier, une façon de préparer le terrain pour la sortie l'an prochain d'un album faisant d'ores et déjà l'objet de toutes les attentions de la part d'une industrie musicale exsangue. Pas sûr que Lana Del Rey soit la future icône pop susceptible de relancer la machine à générer les dollars : le somptueux Video games apparait comme un heureux accident de parcours à l'écoute du reste de son répertoire, entre pop eighties légère (Born to die) et soul également très light (You can be the boss), avec dans le lot quelques refrains catchy, certes, mais rien que l'on n'aie déjà entendu, en mieux, ailleurs. Au-dessus de la scène défilent des images de vieux films hollywoodiens et d'idoles américaines du passé, une tradition dans laquelle Lana Del Rey semble vouloir s'inscrire de manière un brin artificielle, tant la jeune femme semble peu sûre d'elle en live, à des années-lumières de la diva intrigante qu'elle incarne dans ses clips. Le chemin pour devenir la "gangster Nancy Sinatra", telle qu'elle aime à se définir, parait encore long ...
Photos et vidéos (C) GH
jeudi 3 novembre 2011
Get up, I feel like being a ...
Nous sommes en 1983 et pour de nombreux jeunes français les minutes s'écoulent lentement devant le téléviseur familial pendant que défilent sur le plateau de Michel Drucker les pires ringards du showbiz français (de "véritables variétés verdâtres" aurait dit Nino Ferrer). Le supplice de l'émission destinée aux parents s'achève enfin , et la deuxième partie de soirée démarre avec les tant attendus "Enfants du rock". Au milieu de la programmation va débarquer une fois par mois un véritable OVNI : "Sex Machine" est l’œuvre des deux compères ayant déjà secoué les kiosques à journaux depuis le milieu des années 70 avec le génial "Métal Hurlant", Jean-Pierre Dionnet et Philippe Manoeuvre. Passionnés par le funk, la soul et le rap balbutiant, ils offrent enfin une tribune à ces genres musicaux totalement absents jusque là des chaines hertziennes, et font découvrir des artistes comme Prince ou Michael Jackson à un large public.
Entre deux clips ou prestations pseudo-live (le playback règne encore en roi à la télévision), on retrouve Dionnet et Manoeuvre aux prises avec Phify, intraitable videur d'une boite de nuit en forme de terre promise où l'on écoute "le nouveau tube de Marvin Gaye" entouré de jolies filles... Humour potache, érotisme très soft et musique au top de la branchitude eighties : la formule fera mouche pendant trois ans avant de s'arrêter brusquement pour des raisons pas totalement expliquées sur les bonus du DVD.
Car, oui, chose encore impensable il y a peu, "Sex Machine" débarque en triple DVD, véritable madeleine de Proust pour les quadras ayant vécu en direct cette période d'explosion du clip comme principal vecteur de promotion de la musique. Loin d'être une intégrale, ce condensé fait l'impasse sur certains passages mythiques, sans doute pour des questions de droits (l'infâme reprise de James Brown par un Bernard Lavilliers costumé façon "Purple Rain" est bien présente, hélas). Les interviews nous rappellent fort justement l'aspect précurseur d'une émission dont on retrouvera ensuite un peu l'esprit sur une certaine chaine cryptée ...
mardi 1 novembre 2011
"En France on n'a pas de pétrole...
... mais on a des idées".
Euh, attendez... en fait non, même pas.
Pendant ce temps Daptone records annonce un nouvel album de Sharon Jones & The Dap Kings...
Euh, attendez... en fait non, même pas.
Pendant ce temps Daptone records annonce un nouvel album de Sharon Jones & The Dap Kings...
lundi 24 octobre 2011
dEUS, Le Trianon, 24 octobre 2011
La Belgique semble être un réservoir inépuisable de groupes rock de qualité. La preuve une fois de plus ce soir avec les petits jeunes de Balthazar qui en l'espace de quelques minutes se mettent le public du Trianon dans la poche. Mélodies soignées, arrangements plus ambitieux que la moyenne et belle prestance scénique, voilà le genre de première partie que l'on aimerait voir plus souvent.Les choses se corsent avec les têtes d'affiche de la soirée, l'auteur de ces lignes ayant été catastrophé à l'écoute de leur dernier album en date, Keep you close. Il y a certes bien longtemps que dEUS n'a plus grand chose à voir avec la bande de fous géniaux ayant largement contribué à l'essor de la scène belge dans les années 90. On avait alors l'impression qu'avec eux tout pouvait toujours basculer, partir en vrille d'une seconde à l'autre. Depuis leur comeback dans les années 2000 dans un line-up recentré sur le leader Tom Barman, dEUS a gagné en concision et en efficacité ce qu'il a perdu d'aventureux, mais le groupe restait capable de sortir des albums suffisamment convaincants pour faire illusion. Las, en 2011 dEUS semble se complaire dans les chansons un peu fades, un peu niaises, et il y a donc un gouffre en concert entre ces nouveaux titres que l'on écoute avec une ennui poli et les plus anciens, Instant street demeurant un impressionnant tour de force scénique ou Magdalena prenant toujours aux tripes avec ses paroles poignantes.
L'impeccable rappel constitué de titres du tout premier album vient nous rappeler à quel point ce groupe fut grand, et laisse espérer qu'il saura désenclencher le pilote automatique pour de nouveau nous faire vibrer sur disque, comme il est encore capable de le faire sur scène.
L'impeccable rappel constitué de titres du tout premier album vient nous rappeler à quel point ce groupe fut grand, et laisse espérer qu'il saura désenclencher le pilote automatique pour de nouveau nous faire vibrer sur disque, comme il est encore capable de le faire sur scène.
Photos et vidéos (C) GH
vendredi 7 octobre 2011
Brett Anderson, La Machine, 7 octobre 2011
Brett Anderson a toujours été un songwriter prolifique, il suffit de jeter un œil à la pléthore de faces B et inédits présents sur les récentes rééditions des albums de Suede pour s'en convaincre. Ses productions en solo se sont enchainées à toute vitesse ces dernières années, mais l'inspiration semble marquer le pas sur son dernier opus Black rainbows, un peu décevant en comparaison des somptueux Wilderness et Slow attack. Cela se traduit également pour cette date à La Machine par une relative désaffection du public , qui avait pourtant réservé un accueil enthousiaste à la reformation de Suede l'an passé. A moins que ce ne soit tout simplement la faute d'une promotion trop discrète dans les médias musicaux. Toujours est-il que la salle parait plutôt vide quand Brett monte sur scène pour interpréter la quasi-totalité du nouvel album, déployant son énergie et sa ferveur habituelles, ce qui permet de réévaluer à la hausse des chansons un peu fades dans leurs versions studio. Déplorons tout de même la rareté de titres plus anciens dans la setlist, les interprétations de A different place ou The hunted constituant les temps forts d'un concert plaisant mais peut-être un cran en dessous de l'excellence à laquelle Brett Anderson nous avait habitué récemment.
mardi 6 septembre 2011
Primal Scream + Little Barrie, La Cigale, 6 Septembre 2011
Les Little Barrie s'étaient fait discrets depuis l'excellent Stand your ground en 2007, officiant en studio pour le compte d'autres artistes (il faut bien vivre). Les revoilà sur scène en première partie de Primal Scream pour défendre leur nouvel album, l'occasion de constater que le trio anglais n'a toujours pas cédé aux sirènes de la hype et continue de délivrer un blues rock efficace aux accents discrètement rétro. Tout juste pourra-t-on déplorer que les nouveaux titres sonnent un peu moins groovy, un peu plus rugueux que leur ancien répertoire. Une agréable entrée en matière en tout cas, avant l'arrivée sur scène des têtes d'affiche de la soirée.
Primal Scream est donc là pour promouvoir la réédition Deluxe (le grand truc à la mode chez les maisons de disques actuellement) de l'album qui marqua un tournant dans leur discographie, le fameux Screamadelica publié il y a 20 ans. Phénomène en Angleterre, moins dans notre beau pays ou l'on était plus occupé à l'époque de sa sortie à placer Roch Voisine et Patrick Bruel en haut des charts (je sais, ça fait mal), Screamadelica a bénéficié récemment outre-manche d'une tournée anniversaire aux moyens conséquents (immortalisée sur un excellent DVD live) alors qu'en France il faut se contenter d'un show un brin plus modeste, mais néanmoins revigorant. Primal Scream ne se contente heureusement pas de rejouer le disque à la note près mais n'hésite pas à partir dans des digressions psychédéliques du plus bel effet, Higher than the sun s'enchainant ainsi avec une reprise hantée de Who do you love portée par un Bobby Gillespie aux allures de prédicateur allumé (mais toujours impeccable dans son costume noir).
Après cette première partie sous le signe de la transe le groupe revient toutes guitares dehors pour une salve de titres tirés de Give out but don't give up. Les lumières se rallument sur un public enthousiaste après ce flashback musical vibrant mais jamais nostalgique de la part de l'une des plus importantes formations britanniques, dont on attend désormais la suite des aventures avec une certaine curiosité.
Primal Scream est donc là pour promouvoir la réédition Deluxe (le grand truc à la mode chez les maisons de disques actuellement) de l'album qui marqua un tournant dans leur discographie, le fameux Screamadelica publié il y a 20 ans. Phénomène en Angleterre, moins dans notre beau pays ou l'on était plus occupé à l'époque de sa sortie à placer Roch Voisine et Patrick Bruel en haut des charts (je sais, ça fait mal), Screamadelica a bénéficié récemment outre-manche d'une tournée anniversaire aux moyens conséquents (immortalisée sur un excellent DVD live) alors qu'en France il faut se contenter d'un show un brin plus modeste, mais néanmoins revigorant. Primal Scream ne se contente heureusement pas de rejouer le disque à la note près mais n'hésite pas à partir dans des digressions psychédéliques du plus bel effet, Higher than the sun s'enchainant ainsi avec une reprise hantée de Who do you love portée par un Bobby Gillespie aux allures de prédicateur allumé (mais toujours impeccable dans son costume noir).
Après cette première partie sous le signe de la transe le groupe revient toutes guitares dehors pour une salve de titres tirés de Give out but don't give up. Les lumières se rallument sur un public enthousiaste après ce flashback musical vibrant mais jamais nostalgique de la part de l'une des plus importantes formations britanniques, dont on attend désormais la suite des aventures avec une certaine curiosité.
Photos + vidéos (C) GH
mercredi 20 juillet 2011
The Strokes, Le Zénith, 20 juillet 2011
L'accueil globalement mitigé réservé à Angles n'a pas refroidi l'ardeur du public des Strokes, loin de là. Mieux, leur audience semble avoir encore rajeuni, au vu des premiers rangs en partie garnis de kids qui devaient être occupés à regarder les aventures de Dora l'exploratrice l'année de la sortie de Is this it. En première partie les Cribs délivrent un rock bas du plafond joué de façon trop brouillonne. L'inverse en somme du professionnalisme à l'américaine des Strokes, appuyés il est vrai par un son monstrueux et un lightshow conséquent.
Pour apprécier pleinement ce genre de concert il convient de laisser à l'entrée toute envie de spontanéité, d'improvisation ou de délire scénique. Formaté jusque dans les interventions parlées de Casablancas (Paris je vous aime, vous êtes les meilleurs, bla bla bla...) le show n'a pour autre but que d'enchainer tube sur tube sans aucun temps mort avec une efficacité maximale. La setlist piochant dans les quatre albums du groupe démontre par ailleurs que la discographie post-Is this it du groupe vaut bien mieux que ce qu'en disent les mauvaises langues : les Strokes ont un sacré paquet d'excellents titres en réserve et sont capables de les restituer en live de façon totalement convaincante. Certains chipoteront en sortant sur la courte durée de la prestation des New-yorkais, mais la brièveté faisant partie intégrante de leur esthétique sonore (chansons de 3 minutes, albums de 30) cela est au fond parfaitement logique, et souhaitable : c'était un concert en forme d'uppercut, guère subtil mais imparable.
Photos (C) GH
jeudi 7 juillet 2011
The Velvet Underground revisited, Cité de la Musique, 7 juillet 2011
Quand l'excellent festival Days Off demande à Nigel Godrich, producteur le plus influent du rock indé depuis le milieu des années 90, d'organiser un concert exceptionnel en hommage au Velvet Underground, il décroche tout bêtement son téléphone et demande à quelques potes de rappliquer, des types officiant dans d'obscures formations dont vous avez peut être vaguement entendu parler : Air, Radiohead, Supergrass...
Tout ce petit monde à l'air ravi d'être là et d'interpréter l'intégralité du fameux album à la banane avec en invitées pour les titres chantés à l'origine par Nico, Feist sur un titre, et Anja alias Soap & Skin (qui assurait également la glaciale première partie), sur deux autres. La ressemblance vocale entre Anja et Nico est d'ailleurs frappante et arrache quelques frissons sur I'll be your mirror, l'un des temps forts de la soirée avec un sublime Heroin magistralement interprété par un Gaz Coombes n'essayant aucunement de singer Lou Reed mais insufflant sa fougue et personnalité aux morceaux tout en leur restant très fidèle dans l’exécution. C'est d'ailleurs ce que l'on retiendra de ce supergroupe d'un soir, un enthousiasme réel de se mettre au service du répertoire de l'une des formations les plus importantes de l'histoire du rock.
Tout ce petit monde à l'air ravi d'être là et d'interpréter l'intégralité du fameux album à la banane avec en invitées pour les titres chantés à l'origine par Nico, Feist sur un titre, et Anja alias Soap & Skin (qui assurait également la glaciale première partie), sur deux autres. La ressemblance vocale entre Anja et Nico est d'ailleurs frappante et arrache quelques frissons sur I'll be your mirror, l'un des temps forts de la soirée avec un sublime Heroin magistralement interprété par un Gaz Coombes n'essayant aucunement de singer Lou Reed mais insufflant sa fougue et personnalité aux morceaux tout en leur restant très fidèle dans l’exécution. C'est d'ailleurs ce que l'on retiendra de ce supergroupe d'un soir, un enthousiasme réel de se mettre au service du répertoire de l'une des formations les plus importantes de l'histoire du rock.
vendredi 1 juillet 2011
Prince, Stade de France, 30 juin 2011
Voilà, il l'a fait. Alors que certains médias se gaussaient de la "folie des grandeurs" de Prince, que Libé annonçait le matin même un Stade de France "à moitié vide", le plus gros artiste indépendant au monde aura en moins d'un mois, sans le soutien d'une major, sans énorme armada promotionnelle et sans single pourri produit par David Guetta sur les ondes, réussi à rameuter une foule considérable pour un concert certes pas sold out (peu de shows au SdF peuvent se targuer de l'être de toute façon) mais qui demeurera certainement mémorable pour tous ceux ayant fait le déplacement.
Après l'excellente première partie assurée par Sharon Jones and The Dap Kings, brièvement rejoints par Prince à la guitare, on assiste avec stupeur sur les écrans géants à un défilé improbable des clips du Minneapolis Sound des années 80 : The Time, Mazarati, André Cymone and co, tout un concentré de mauvais goût visuel eighties et de funk old school réjouissant pour les fans inconditionnels présents.
A 21 heures Prince et les NPG montent sur scène et attaquent fort avec un DMSR au son monumental. Prince dégaine vite son arme secrète : l'immense Maceo Parker dont les solos de sax seront l'un des bonheurs de la soirée. L'ensemble part dans une énorme jam funk dont l'un des moments forts sera un solo stupéfiant de Prince à la basse, reprenant notamment le riff d'America. Les hits pleuvent sur le stade comme les confettis mauves et or inondant les premiers rangs pendant une très belle version de Purple Rain. Derrière le sourire du patron on ressent malgré tout une certaine tension, peut être due à la pression et l'envie de donner la performance de sa carrière comme il l'annonçait façon méthode Coué sur le plateau de Canal Plus quelques jours avant. Au final ce ne sera pourtant pas le meilleur concert Princier à ce jour, car il manque sans doute un petit quelque chose au groupe l'accompagnant actuellement pour que l'ensemble décolle vraiment dans la stratosphère. Ne faisons pas trop la fine bouche quand même: 2 heures 45 en compagnie de l'un des meilleurs musiciens de la planète, ça ne peut décemment pas se refuser.
Après l'excellente première partie assurée par Sharon Jones and The Dap Kings, brièvement rejoints par Prince à la guitare, on assiste avec stupeur sur les écrans géants à un défilé improbable des clips du Minneapolis Sound des années 80 : The Time, Mazarati, André Cymone and co, tout un concentré de mauvais goût visuel eighties et de funk old school réjouissant pour les fans inconditionnels présents.
A 21 heures Prince et les NPG montent sur scène et attaquent fort avec un DMSR au son monumental. Prince dégaine vite son arme secrète : l'immense Maceo Parker dont les solos de sax seront l'un des bonheurs de la soirée. L'ensemble part dans une énorme jam funk dont l'un des moments forts sera un solo stupéfiant de Prince à la basse, reprenant notamment le riff d'America. Les hits pleuvent sur le stade comme les confettis mauves et or inondant les premiers rangs pendant une très belle version de Purple Rain. Derrière le sourire du patron on ressent malgré tout une certaine tension, peut être due à la pression et l'envie de donner la performance de sa carrière comme il l'annonçait façon méthode Coué sur le plateau de Canal Plus quelques jours avant. Au final ce ne sera pourtant pas le meilleur concert Princier à ce jour, car il manque sans doute un petit quelque chose au groupe l'accompagnant actuellement pour que l'ensemble décolle vraiment dans la stratosphère. Ne faisons pas trop la fine bouche quand même: 2 heures 45 en compagnie de l'un des meilleurs musiciens de la planète, ça ne peut décemment pas se refuser.
samedi 25 juin 2011
Kyuss Lives !, Le Bataclan, 25 Juin 2011
Alors que certaines reformations de groupes tournent au ridicule en l'absence des membres originels les plus importants, se rapprochant concrètement plus du tribute band qu'autre chose, il reste des puristes ne souhaitant pas tromper le public sur la marchandise, à l'instar d'un John Garcia rebaptisant sa formation mythique en Kyuss Lives ! afin de marquer la différence avec le Kyuss originel au sein duquel officiait Josh Homme, parti depuis mener la barque QOTSA avec le succès que l'on sait.
Pourtant la crédibilité du line-up actuel, comptant en son sein deux autres légendes du stoner rock en la personne de Nick Oliveri et celle de Brant Bjork, est sans faille et, complété par l'excellent Bruno Fevery à la guitare, le quatuor assène sans temps mort 90 minutes de classiques ayant eu une influence considérable sur tant de musiciens actuels. N'ayant jamais vu Kyuss première mouture sur scène il est bien entendu vain d'effectuer une quelconque comparaison mais en l'état, impossible de nier que ces gars retrouvent de façon spectaculaire le son et l'alchimie particulière des albums. Le seul bémol de la soirée n'est pas d'ordre musical : comme souvent au Bataclan la chaleur était à la limite du supportable, poussant même John Garcia à distribuer des bouteille d'eau aux premiers rangs exsangues. Ça tombe bien, la saison des concerts en plein air a démarré.
..
Photos (C) GH
vendredi 24 juin 2011
George Clinton & Parliament/Funkadelic, La Machine, 23 Juin 2011
"I have tasted the maggots in the mind of the universe ... I was not offended ... for I knew I had to rise above it all .. or drown in my own shit."
samedi 18 juin 2011
The Divine Comedy, Théâtre de la Ville, 17 Juin 2011
Il y a parfois des artistes dont on apprécie le travail sans forcément prendre le temps d'aller les voir sur scène. Et puis le jour où l'on saute le pas, on se dit que l'on est bêtement passé à côté de quelque chose d'important pendant toutes ces années. C'était en tout cas mon ressenti après avoir vu pour la première fois Neil Hannon en concert solo hier soir. Si la qualité de la discographie de Divine Comedy est indéniable, c'est vraiment en live que le talent phénoménal du bonhomme vous saute au visage. Seul derrière son piano ou à la guitare, Hannon déploie des trésors de musicalité, de narration, d'humour, synthétisant à merveille tout ce que la pop anglo-saxonne à son plus haut niveau peut avoir d'exaltant.
Le concert se divisait en deux parties distinctes, la première dédiée à l'interprétation du dernier album en date Bang goes the knighthood dont la qualité du songwriting colle la honte à la majorités des petits groupes indies survendus par la presse musicale à longueur d'année (bon courage pour écouter du Wu Lyf après ça). Puis après un entracte, Neil revient interpréter divers titres extraits de son vaste répertoire, des plus touchants (Our mutual friend, beau à couper le souffle) aux plus légers, mettant fréquemment à contribution le public, en showman expérimenté.
Deux petites heures qui auront filé à toute vitesse et donné envie de revoir le sieur Hannon au plus vite, car cette fois c'est certain, on veillera à ne pas manquer ses prochains passages sur scène.
jeudi 16 juin 2011
Arctic Monkeys, La Cigale, 16 Juin 2011
Nous ferons court et efficace à l'instar de ce concert à l'ambiance résolument électrique : ceux qui craignaient que les Arctic Monkeys ne s'empâtent un peu à l'écoute de leur dernier opus en date se mettaient le doigt dans l’œil jusqu'au coude et la prestation façon rouleau compresseur de la formation anglaise leur a apporté le plus cinglant des démentis . Alors oui, bien sûr, on aurait aimé que cela dure un brin plus longtemps et qu'Alex Turner and co nous gratifient d'un peu plus de ces douceurs pop à la Cornerstone dont ils ont le secret, mais les Monkeys avaient visiblement envie de faire parler la poudre et après avoir retourné ainsi La Cigale nul doute que leur passage à Rock en Seine fin août face à une audience vingt fois plus nombreuse devrait se montrer assez dantesque.
lundi 13 juin 2011
Bryan Ferry, l'Olympia, 13 juin 2011
Le choix de la salle paraissait évident au vu du titre du dernier album en date de Bryan Ferry. Salle qui n'a malheureusement plus de mythique que son nom car pour le reste, comme trop souvent à l'Olympia, la qualité sonore de la soirée laissait un peu à désirer, ne rendant guère justice à la musique interprétée pendant un concert par ailleurs captivant de bout en bout. Bryan Ferry s'est une nouvelle fois entouré des excellents musiciens présents à ses côtés à la Maison de la Radio en décembre dernier, avec tout de même un ajout de taille en la personne du brillant Chris Spedding à la guitare. La setlist avait de quoi satisfaire les plus exigeants, puisqu'outre les tubes incontournables du répertoire le public eut droit à des titres extraits de The bride stripped bare, du sous-estimé Dylanesque ainsi qu'à une étonnante version de Bittersweet de Roxy Music. De quoi nous consoler que le récent For your pleasure tour de Roxy ne soit pas passé par la France. Des trois prestations scéniques dont Bryan Ferry aura gratifié le public parisien en moins d'un an c'est peut être celle où il se sera montré le plus en voix et le plus dynamique, rassurant ses fans après les rumeurs alarmantes d'il y a quelques semaines. Souhaitons désormais beaucoup de plaisir à celles et ceux qui auront la chance de le croiser pour d'autres dates françaises cet été. For your pleasure, indeed !
dimanche 22 mai 2011
Grant Lee Buffalo, Cirque Royal, Bruxelles, 21 mai 2011
En 1993, Fuzzy révélait un trio emmené par un songwriter extrêmement talentueux nommé Grant Lee Phillips. Avec son mélange de folk mélancolique et de rock heavy dans la lignée des albums seventies de Neil Young, Grant Lee Buffalo arrivait en fait trop tôt, bien avant que des labels comme Fargo ne remettent au goût du jour une vision assez similaire de l'américana. Sorti en pleine vague grunge, le chef d'oeuvre Mighty Joe Moon passe un peu inaperçu, et GLB tente ensuite d'évoluer avec un troisième opus moyennement convaincant. Un ultime album redresse la barre mais l’intérêt du public s'est définitivement émoussé et le groupe splitte dans l'indifférence générale en 1999. Grant Lee Philips s'embarque alors dans une carrière solo comportant quelques pépites (telles que Strangelet en 2008), jusqu'à ce jour de 2011 où l'on apprend avec stupeur la reformation de Grant Lee Buffalo pour une série de concerts ne passant pas par l’hexagone. Qu'à cela ne tienne, direction Bruxelles et son célèbre festival Les Nuits Botaniques pour voir enfin sur scène ce groupe dont on a tant usé les disques...
La belle salle à l'ancienne du Cirque Royal se remplit au compte-gouttes pendant la première partie assurée par Heidi Spencer et son folk un brin trop lisse. Au moins apprécie-t-on l'acoustique parfaite du lieu, un vrai bonheur comparé à la trop fréquente bouillie sonore que nous infligent certaines salles parisiennes. Le Cirque Royal n'affiche pas complet quand déboulent sur scène les vedettes de la soirée, mais le public de connaisseurs et de curieux fera preuve d'un bel enthousiasme tout au long de leur prestation. Il faut dire que le trio se met aisément l'assistance dans la poche grâce à un plaisir de jouer communicatif, entre Grant Lee Philips plaisantant volontiers sur leur statut de revenants des nineties , Joey Peters tout sourire derrière ses fûts, et Paul Kimble martelant les cordes de sa basse comme si sa vie en dépendait. La setlist fait la part belle aux deux premiers albums, tout en évitant soigneusement les titres de Jubilee, enregistré sans Kimble. L'inusable Fuzzy achève de mettre tout le monde d'accord, et le groupe revient pour un copieux rappel s'achevant par une version d'anthologie de Lone Star Song, laissant espérer que cette courte tournée de reformation ne restera pas sans lendemain et qu'il ne faudra pas attendre de nouveau quinze ans pour voir sur scène ce groupe remarquable et malheureusement sous-estimé.
La belle salle à l'ancienne du Cirque Royal se remplit au compte-gouttes pendant la première partie assurée par Heidi Spencer et son folk un brin trop lisse. Au moins apprécie-t-on l'acoustique parfaite du lieu, un vrai bonheur comparé à la trop fréquente bouillie sonore que nous infligent certaines salles parisiennes. Le Cirque Royal n'affiche pas complet quand déboulent sur scène les vedettes de la soirée, mais le public de connaisseurs et de curieux fera preuve d'un bel enthousiasme tout au long de leur prestation. Il faut dire que le trio se met aisément l'assistance dans la poche grâce à un plaisir de jouer communicatif, entre Grant Lee Philips plaisantant volontiers sur leur statut de revenants des nineties , Joey Peters tout sourire derrière ses fûts, et Paul Kimble martelant les cordes de sa basse comme si sa vie en dépendait. La setlist fait la part belle aux deux premiers albums, tout en évitant soigneusement les titres de Jubilee, enregistré sans Kimble. L'inusable Fuzzy achève de mettre tout le monde d'accord, et le groupe revient pour un copieux rappel s'achevant par une version d'anthologie de Lone Star Song, laissant espérer que cette courte tournée de reformation ne restera pas sans lendemain et qu'il ne faudra pas attendre de nouveau quinze ans pour voir sur scène ce groupe remarquable et malheureusement sous-estimé.
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